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Le transit digestif du chien

Le sujet peut sembler anecdotique, mais une bonne connaissance du transit digestif du chien et de ses particularités permet de comprendre comment corriger, grâce à l’alimentation et à une activité physique adaptée, les problèmes de transit trop long ou trop rapide.

Que signifie exactement « transit digestif » ?

Le transit digestif correspond au passage des aliments à travers la bouche, puis l’œsophage, l’estomac et les intestins (intestin grêle et côlon) vers le rectum pour y être éliminés sous forme de selles (crottes).

Quelles sont les caractéristiques du système digestif du chien ?

Le chien est un carnivore, avec un système digestif court et simple. Comme son ancêtre lointain le loup, il est capable de digérer les protéines et les graisses animales qui constituent la base de son alimentation. Mais grâce à des siècles de domestication, le chien a également acquis la capacité de digérer, et de façon très compétente (à plus de 90 %), l’amidon cuit, ce qui est une adaptation du chien moderne à son mode de vie au contact de l’Homme.

En comparaison, les herbivores, comme les vaches ou les chevaux, ont un système digestif très long, conçu pour fermenter et transformer la matière végétale ; certains herbivores ont plusieurs estomacs pour une fermentation très poussée qui permet de détruire complètement les végétaux pour une digestion optimale. Les omnivores, comme l’Homme, ont un intestin de longueur moyenne et un seul estomac : ils sont capables de consommer des végétaux et de digérer également les protéines animales.

Comment se déroule la digestion ?

La digestion est la transformation mécanique et chimique des aliments en nutriments assimilables par l’organisme et utilisables comme matériau ou source d’énergie. Les nutriments sont donc des petites molécules : glucose, acides gras, acides aminés, sels minéraux, vitamines, eau…

  • La bouche du chien contient 42 dents et environ 2 000 bourgeons gustatifs. En comparaison, l’Homme a 32 dents et près de 9 000 bourgeons gustatifs. De ses ancêtres sauvages, le chien a gardé une certaine tendance à avaler rapidement de grandes quantités de nourriture, quel qu’en soit le goût (par nécessité de se nourrir rapidement des proies chassées pour échapper aux prédateurs). L’Homme apprécie la saveur des aliments et mâche longuement, ce qui imprègne les aliments de salive et d’enzymes salivaires et initie, dans la bouche, la digestion. La salive a un rôle moins important dans la digestion chez le chien que chez l’Homme.
  • Le bol alimentaire, c’est-à-dire la masse des aliments mastiqués et imprégnés de salive, est dégluti, il progresse dans l’œsophage (grâce à une onde de contraction) puis arrive dans l’estomac.
  • La digestion commence réellement dans l’estomac du chien : le bol alimentaire y est mélangé aux sécrétions gastriques et brassé par les mouvements de l’estomac. Grâce à ces deux actions, mécanique et chimique, les grosses molécules sont dégradées en plus petits fragments.
  • Le bol alimentaire passe ensuite dans l’intestin grêle et y progresse grâce à des contractions musculaires (péristaltisme intestinal). La plus grande partie des nutriments traverse la muqueuse intestinale et passe dans la circulation sanguine.
  • Lorsque la nourriture est digérée et les nutriments absorbés, les déchets (résidus non utilisables par l’organisme) sont envoyés progressivement vers le côlon. À ce niveau, des microorganismes assurent également la digestion de certaines fibres par fermentation. Les déchets sont stockés dans le rectum, puis éliminés sous forme de selles.

Le transit digestif dure entre 4 et 15 heures en moyenne, selon l’âge du chien, son état de santé, sa taille et le type de nourriture ingéré : l’alimentation sèche, type croquettes, met généralement plus de temps à être digérée que l’alimentation humide, type pâtée ou ration ménagère. Un chien en bonne santé émet des selles 2 à 3 fois par jour. L’aspect des selles permet d’évaluer la digestibilité de l’aliment : des petites selles bien moulées témoignent d’une alimentation très digestible et bien équilibrée, des selles volumineuses et malodorantes signent une alimentation très peu digestible. La qualité de l’aliment est la première source de modification du transit digestif.

Quels sont les troubles digestifs possibles ?

Les troubles digestifs les plus bénins peuvent se régler avec une modification de l’alimentation ou de l’activité physique du chien. Mais attention, une apathie soudaine ou des troubles digestifs fréquents peuvent être les symptômes d’un problème de santé beaucoup plus grave.

Si l’état de santé de votre chien vous préoccupe, consultez immédiatement un vétérinaire.

 

Un transit digestif trop lent correspond à l’élimination d’une seule selle par jour. On parle de  « constipation » en présence d’un ralentissement du transit, d’un retard à la défécation, d’une consistance anormale des selles (dures et sèches) et d’une difficulté à l’expulsion. Un transit digestif trop lent peut s’expliquer par une alimentation trop sèche, un manque d’abreuvement, être la conséquence d’un traitement médical ou d’une opération chirurgicale subie par le chien. Les chiens de petite race, les chiens sédentaires, obèses ou âgés ont aussi fréquemment les « intestins paresseux ». Or, si la durée du transit intestinal s’allonge trop, les résidus alimentaires ont le temps de fermenter dans les intestins, produisant alors des substances toxiques qui passent dans le sang. Ces fermentations s’accompagnent aussi de flatulences (émission de gaz nauséabonds) (voir la fiche « Les flatulences chez le chien »).  

Que faire ?

  • Sur le plan alimentaire, choisissez un aliment premium d’excellente qualité, contenant des fibres végétales. Les fibres ont un rôle de lest pour le bol alimentaire ; elles stimulent les contractions de l’intestin et augmentent le volume des selles, permettant leur élimination plus facilement. Si nécessaire, vous pouvez également ajouter à la ration du chien une petite quantité de légumes verts cuits (les haricots verts et les courgettes sont généralement appréciés), en commençant par une cuillère à café (petit chien) ou à soupe (grand chien) par jour, puis en augmentant progressivement jusqu’à l’obtention de selles « de bonne qualité et en bonne quantité ». Les croquettes présentent l’avantage de devoir être mastiquées plus longtemps, donc mieux imbibées de salive, à condition qu’elles soient adaptées à la taille de la bouche du chien : si elles sont trop petites, il les avale tout rond !
  • Il est également important d’augmenter l’activité physique du chien afin de stimuler la motricité intestinale : promenez-le plus longtemps, plus souvent, faites-le jouer, courir ou nager. Une activité physique plus importante augmente également la sensation de soif. Or, plus le chien boit et plus ses selles sont hydratées, donc faciles à éliminer.

 

Un transit digestif trop rapide correspond à l’élimination de plus de 4 ou 5 selles par jour. Il s’accompagne souvent d’une consistance molle des selles, car l’eau n’a pas le temps d’être absorbée au niveau de l’intestin. On parle de « diarrhée » lorsque des selles trop liquides sont émises en quantité trop fréquente. Un transit digestif accéléré est fréquent chez certaines races de chiens comme le boxer ou les races nordiques qui ont une sensibilité digestive marquée, chez les chiens stressés ou très sportifs.

Que faire ?

  • Sur le plan alimentaire, il faut commencer par vérifier si l’aliment distribué convient bien au chien, en quantité et en qualité. Si le chien mange de grandes quantités pour garder son poids de forme, il faut lui proposer un aliment plus riche en matières grasses pour la même énergie ; les rations distribuées sont ainsi moins importantes. Les chiens « sensibles des intestins » sont nourris avec un aliment contenant peu de céréales (ou des sources d’amidon très digestibles) ou un aliment hypoallergénique. Enfin, la ration d’un chien sportif est distribuée en deux temps, afin qu’il ne fournisse pas d’efforts importants à jeun, mais que sa digestion ne soit pas perturbée : 1/4 à 1/3 de la ration 3 heures avant l’effort, le reste après le retour au calme.
  • Sur le plan physique, les efforts sont adaptés au format du chien et à son niveau d’entraînement. Dans tous les cas, le temps de digestion doit être respecté.

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