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Les blessures de harnachement

Souvent très localisées, superficielles et de petite taille, les blessures de harnachement ne sont pas graves si elles sont soignées rapidement. Mais elles sont handicapantes et souvent longues à cicatriser.

Quel matériel peut occasionner une blessure ?

Quelle que soit l’utilisation du cheval (cheval monté ou attelé, sport ou promenade…), toutes les pièces de harnachement en contact direct avec la peau peuvent occasionner des blessures : selle, sangle, filet, croupière, avaloire, collier…

Celles-ci sont généralement la conséquence d’un harnachement mal entretenu, mal ajusté ou posé sans protection et/ou d’un pansage peu soigneux.

Certains chevaux sont toutefois plus exposés que d'autres : les chevaux gris, les chevaux de type pur-sang dont la peau est particulièrement fine et les chevaux tondus.

Comment reconnaître une blessure de harnachement ?

On distingue deux types de blessures liées au harnachement : les gonfles et les plaies.

  • Les gonfles correspondent à nos ampoules. Elles débutent par une irritation de la peau : les poils tombent localement puis la peau devient rose et forme ensuite une grosseur molle. Généralement localisées au dos, au garrot ou au passage de sangle, elles sont dues au frottement du tapis sur le dos ou à une compression trop importante qui bloque la circulation sanguine.
  • Les plaies correspondent à des coupures. Elles sont situées au garrot, au dos, à la commissure des lèvres, à la langue, à la nuque, au passage de sangles, de collier ou d’avaloire. Elles sont superficielles : seule la peau est concernée et pas les tissus profonds. Les plaies sont souvent dues à un matériel mal adapté au cheval, mal nettoyé ou mal positionné, entraînant une compression importante ou des frottements répétés.

Que faire pour soigner une blessure de harnachement ?

Les gonfles ne doivent pas être percées. Pour soulager le cheval, et aider le liquide accumulé à se résorber, on utilisera plutôt le froid (douche, glace, éponge humide…), des astringents (cataplasme d’argile, poudre armoricaine, teinture d’arnica, teinture de vinaigre…) ou des crèmes anti-inflammatoires. Une gonfle non soignée ou percée risque d’évoluer en plaie puis en abcès.

> Si votre cheval présente une gonfle au cours d’une randonnée et que vous n’avez pas de trousse à pharmacie, essayer de maintenir à l’aide d’un surfaix une motte d’herbe fraîche avec ses racines sur le dos du cheval pendant la nuit.

Les plaies superficielles ne sont pas difficiles à soigner. L’idéal est de tondre autour de la plaie, puis de réaliser un bon nettoyage, à l’eau pure ou à l’eau savonneuse, de l’intérieur vers l’extérieur de la plaie, afin d’enlever tous les corps étrangers et les tissus morts qui retarderaient la cicatrisation. Le tissu sain mis à nu doit saigner (légèrement !) : c’est la preuve qu’il est vivant. On applique ensuite un désinfectant avec des compresses ou du coton cardé.

> N’utilisez pas de coton hydrophile qui a tendance à pelucher.

Si le temps est sec ou froid, la plaie peut rester à l’air libre. En revanche, s’il fait chaud, si le temps est humide, s’il y a beaucoup de mouches ou que le cheval ne peut pas rester dans un endroit propre, la plaie doit être protégée avec des sulfamides en poudre ou de la poudre d’aluminium. Il est préférable d’appliquer ensuite sur le pourtour de la plaie un insecticide répulsif et/ou de mettre un pansement (compresse + coton + ruban adhésif) si la localisation de la blessure le permet. La cicatrisation est souvent longue (plusieurs semaines), surtout au niveau du garrot. Il est possible que les poils ne repoussent pas, ou qu’ils repoussent blancs.

> Les bombes spray antiseptique, type aluminium, ne doivent être utilisées que dans le cas de plaies très superficielles ou en fin de cicatrisation quand la plaie ne risque plus de suinter : le produit assèche et empêche le drainage.

L’idéal est de mettre ensuite le cheval au repos pendant quelques jours, ou au moins de ne plus le monter ou l’atteler. Il peut travailler à la longe. Si la mise au repos n’est pas possible, il existe des « trucs » pour diminuer l’appui, la pression et les frottements au niveau de la plaie :

Sur une plaie de sangle : décaler la sangle vers l’arrière ou la mettre dans un fourreau en peau de mouton. Il existe également des sangles avec gel incorporé. Les sangles utilisées en équitation américaine, constituées de plusieurs brins de laine, laissent respirer la peau du cheval et limitent les zones de compression. On peut aussi attacher une croupière à l’arrière de la selle, ce qui permet de serrer un peu moins la sangle.

Sur une plaie de garrot : plutôt que de mettre un tapis plus épais, il est préférable de changer de selle. Vous devez pouvoir passer deux doigts superposés entre la selle et le garrot (même si le cheval baisse la tête).

Sur une plaie à la commissure des lèvres : changer de mors dès les premiers signes d’irritation. Un hackamore bien placé et bien réglé est l’embouchure idéale pour soulager le cheval : il laisse la bouche libre et ne blesse pas.

Sur une plaie de dos : utiliser un tapis épais en feutre découpé en regard de la lésion.

Pour prévenir une blessure de harnachement

Soyez particulièrement attentif à la qualité du matériel utilisé : il doit être fonctionnel, solide, léger, confortable pour le cheval d’abord et le cavalier ensuite, choisi en fonction de la morphologie du cheval : taille, état d’embonpoint, proéminence du garrot, longueur d’épaule…

> Le matériel doit être parfaitement ajusté : attention aux jeunes chevaux qui grandissent vite !

Entretenez soigneusement le matériel d’harnachement, qui doit rester propre et souple. Les matières facilement nettoyables seront privilégiées. Lavez le tapis de selle, nettoyez la sangle et le mors après chaque utilisation et ne les posez jamais sur le sol ou des branches d’arbre où ils risqueraient de ramasser poussières ou brindilles susceptibles de blesser le cheval.

> Attention aux cuirs ou aux sangles raidis par la transpiration ! Nettoyez-les avec du savon glycériné et assouplissez-les avec de la graisse à cuir.

Posez correctement le harnachement : le tapis de selle et la sangle ne doivent pas faire de pli, ni pincer la peau. Pour dégager la peau à l’avant de la sangle, on peut tirer l’un après l’autre les deux antérieurs vers l’avant, le plus haut possible. La sangle doit être suffisamment serrée au départ pour éviter les frottements et resserrée après quelques minutes de marche.

Pansez soigneusement votre cheval avant la mise en place du harnachement, pour éliminer toutes les salissures (terre, sable, boue, herbes séchées…) qui provoqueraient une irritation de la peau. Toute zone sensible provoquant une réaction de défense ou de douleur au passage de la brosse doit faire suspecter un problème… Passez la main sur le dos du cheval : un crissement localisé de la peau indique qu’une gonfle est en préparation !

Après l’effort, enlevez rapidement le harnachement et pansez de nouveau le cheval pour le délasser et activer la circulation sanguine.

En randonnée, faites le dernier kilomètre à pied en desserrant légèrement la sangle. La selle masse ainsi le dos et favorise la circulation sanguine. Bouchonnez le cheval à l’arrivée et séchez-le. Et ne partez jamais en randonnée de plusieurs jours avec du matériel neuf : testez-le sur de petites distances afin de vérifier qu’il est adapté à votre monture et ne la blesse pas.

Au travail, relâchez la sangle de quelques trous dès l'arrêt de l’exercice, avant les exercices de récupération et le retour aux écuries.

A retenir

Inspectez soigneusement votre cheval avant et après chaque sortie afin de repérer rapidement les irritations de la peau ou les dépilations, signes annonciateurs des blessures de harnachement : soigner correctement et rapidement les petites plaies permet d’éviter qu’elles ne dégénèrent en abcès.

En revanche, si la blessure vous paraît profonde ou si vous ne savez pas comment vous y prendre pour la soigner, n’hésitez pas à appeler votre vétérinaire.

Et soyez à jour de la vaccination antitétanique de votre cheval !

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